Moi, j’ai réussi. C’était avant l’arrivée de l’infonuage (cloud) il y a une dizaine d’années, alors que j’étais directeur des technologies de l’information pour une grande entreprise. Nous avons complété avec succès le remplacement de l’ensemble des serveurs de notre centre de données. Les serveurs, qui avaient dépassé leur durée raisonnable d’utilisation, n’ont absolument pas réagi à ce changement – aucune réaction et surtout aucune émotion! Aucun pleur, aucune résistance au changement, la collaboration complète. Un vrai succès!!

Les utilisateurs affectés, eux, ont réagi très négativement au changement…

Lors de projets de changements organisationnels, je suis toujours surpris que l’on s’imagine mettre en place un changement sans avoir à transiger avec les émotions, le côté humain de la transformation. En vous partageant mon expérience de directeur TI, je vise à mettre en lumière un fait évident, mais fréquemment oublié – les équipements électroniques ne réagissent aucunement au changement. Par contre, les humains réagissent presque systématiquement et de manière imprévisible aux changements. Pourquoi alors sommes-nous surpris de ces réactions? Pourquoi tente-t-on généralement d’éviter les aspects « soft » du changement comme les émotions?

À mon avis, la réponse est que plusieurs sont malhabiles avec les gestions des réactions émotives. Ça me parait d’ailleurs normal puisque ce n’est pas une compétence que l’on développe sur les bancs d’école. Par contre, tenter d’ignorer l’aspect émotif me parait une bien mauvaise décision, à court et à long terme.

En réalité, la seule manière d’être en mesure d’apporter des changements sans avoir à gérer la résistance (et les émotions) est lorsque le changement ne touche pas les trois éléments fondamentaux.

Si vous êtes impliqué dans un changement qui ne touche pas l’un de ces trois éléments, vous n’aurez pas à vous préoccuper des émotions. Dans les autres cas, vous avez avantage à y faire face plus tôt que tard afin d’éviter les accumulations et les explosions émotives, au risque de rencontrer l’une des 7 personnes qui vont résister (et mettre fin) à votre projet.