Lors des formations, j’amène les participants à considérer de nouvelles perspectives lors de discussions difficiles. Mon objectif est de faire prendre conscience que les discussions sont généralement difficiles parce que l’on tente de convaincre l’autre de notre point de vue, de notre perspective… alors que l’autre tente de faire la même chose!

Peu surprenant qu’il soit difficile d’arriver à des solutions positives.

Avec un peu de recul, il est possible de comprendre ce qui influence notre perspective. Prendre conscience de ces facteurs nous amène vers des discussions plus constructives, des résultats positifs et quelquefois insoupçonnés.

 

1. Nous ne sommes pas génétiquement programmés pour les discussions difficiles

Lors de discussions difficiles, nos réflexes de survie (je combats, je fige ou je m’enfuis) sont activés. Ces réflexes ont bien servi nos ancêtres « homme des cavernes », mais sont devenus problématiques lors de discussions difficiles.

Lorsque nous nous sentons attaqués, notre énergie se dirige directement dans nos bras (se battre/confronter) ou nos jambes (s’enfuir/éviter), mais il y a peu d’énergie qui se dirige vers notre cerveau pour évaluer calmement la situation.

Lorsque nous nous sentons attaqués, il est nécessaire de prendre une pause, de prendre une grande respiration afin que l’énergie envoyée aux bras et aux jambes se dissipe et que notre néocortex puisse reprendre le contrôle afin de s’engager calmement dans la discussion. Il faut bien réaliser que les tigres à dents de sabre que craignaient nos ancêtres se font de plus en plus rares, surtout dans les entreprises…

 

2. Il n’y a qu’une seule solution… et c’est la mienne!

Lors de discussions difficiles, nous sommes surpris (et occasionnellement déçu) de constater que l’autre semble démontrer peu d’ouverture pour explorer d’autres possibilités, incluant la nôtre. Cela s’explique par le fait que nous sommes fréquemment sous pression pour trouver rapidement une réponse aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Nous n’avons pas de temps à perdre, nous devons faire vite pour régler la situation.

Une solution possible est de se préparer avant la discussion. L’intention étant de créer un environnement sécuritaire pour la discussion et qui favorise l’exploration de solutions diverses. Lorsque nous savons que la discussion pourrait être difficile, mettons temporairement de côté les échéanciers et la pression de temps afin de tirer parti de notre capacité à explorer diverses solutions et en trouver une qui est « gagnante – gagnante ».

 

3. On écoute (pas vraiment)…

Nous sommes souvent contrariés par le manque d’écoute des autres. La réalité est que notre cerveau tourne à vive allure pour analyser les différents scénarios possibles et trouver des failles dans l’argumentation de l’autre. Lorsque notre interlocuteur parle, notre cerveau analyse et par conséquent, il n’a pas beaucoup de temps pour l’écoute.

Pour améliorer les discussions, il est utile de faire des pauses afin de valider que l’autre suive toujours la discussion. Si nécessaire, nous pouvons l’inviter à reformuler. Cela permet de ramener subtilement l’autre personne dans la discussion… au moins pour quelques minutes.

 

4. Émotions, quelles émotions?

Nous sommes des êtres d’émotions. Pour mieux comprendre les discussions difficiles, il est utile d’évaluer nos émotions par rapport au sujet (colère, contrariété, déception, tristesse, etc.) afin d’apprécier que nos propos soient teintés de nos émotions. Il est tout aussi important d’évaluer les émotions possiblement ressenties par l’autre. Lorsque nous acceptons que les émotions soient une partie intégrale des conversations, cela nous permet d’obtenir de meilleurs résultats.